Echange avec le Bénin/ Dassa 2010
Février 2010 :
L’atelier enfin construit nous avons monté et assemblé l’ensemble des équipements (machines de débit, polissoir, compresseur etc…) et mis en route l’ensemble. Rien ne manquait et nous avons pu valider son bon fonctionnement. L’achat de matériel non-numérique s’est avéré le meilleur choix car les conditions climatiques du centre du Bénin durant la période chaude sont redoutables (le vent « l’Harmattan » qui arrive du Sahara est chargé de sel et ronge tout). Durant ces quelques semaines j’ai formé 8 élèves au clivage du granit et à sa découpe ainsi qu’à la méthode de polissage. Nous avons réalisé des dizaines d’échantillons en granit comme des meules à grains traditionnelles, des gravures rehaussées à la feuille d’or ainsi que des sculptures polies représentant des fétiches Vaudou.
L’atelier est dirigé par Félix Agossa qui est sculpteur (sur ciment) et peintre. D’autant que Félix bénéficie d’une petite reconnaissance internationale dans le domaine de l’art (invité de la ville de Bruxelles en 2005 et vente régulières à la galerie « Canvas » de Miami).
Notre objectif sur l’année et demie est de former les dix futurs artisans tailleurs de pierre de la région des Collines qui en cascade formeront la deuxième génération. L’atelier de Dassa-Zoumé se transformera en 2012 en GIE (groupement d’intérêt économique) et deviendra une zone de sciage et de polissage du granit. Chacun des artisans louera le matériel dans le cadre d’un planning puis retournera dans son atelier pour finaliser ses œuvres. Il est pratiquement impossible d’acquérir une débiteuse à pierre pour un seul artisan. D’un l’idée du GIE.
Je dois dire que sur le plan professionnel ce projet est pour moi (comme tailleur et pédagogue) une forme de « réalisation ». Nous rêvions tous ensemble il y a un an et demi dans la brousse et de polissage de plaques et voici que l' atelier tourne et produit notre rêve !
Sur la première plaque que nous avons sciée, Félix a gravé : « début de la grande aventure du granit au Bénin –février 2010 ». Personne ne l’avait jamais fait dans le pays. Si une économie du granit se créer à l’échelle du pays (ce que je souhaite) nous aurons été les pionniers.
Je dois pour ma part faire des allers-retours régulier (2 à 3 par an) à Dassa-Zoumé pour le suivit et donner des cours. Je prépare depuis la France des fiches pédagogiques simple (découpe, collage, polissage etc.) et monte un site internet pour présenter les travaux du centre.
Je fais actuellement une demande de subvention à la région Alsace pour emmener une petite équipe de tailleur de pierre du CFA de Saverne (en Brevet professionnel) au Bénin afin de participer au festival de sculpture de Dassa-Zoumé début décembre avec Félix. Il s’agit pour les participants de réaliser de grandes gravures sur des boules de granit le long d’un chemin de montagne. Entre les baobabs, les Carités et les manguiers, ça ne manque pas de cachet.
Au fait : nous avons une mascotte à l’atelier. Il s’agit d’un bébé gazelle (voir photo) égaré que nous avons nourrit (au biberon).
C’est pour ça que je fais ce métier…
Rappel des différents intervenants :
-Hugues GARTNER /artiste sculpteur/ enseignant « métiers de la pierre au CFA Jules Verne
-Pascal Freund /proviseur CFA Jules Verne
-M. Sylvain Adepedjou AKINDES / directeur du CNAM de Cotonou et de L’ABEFOC/ ancien Ministre au Bénin
-Félix AGOSSA /directeur du CFA « les Collines » de Dassa-Zoumé /artiste sculpteur et peintre
-Entreprise DEROGNAT (comblanchien en Côte d’Or) leader outillage pour la taille de pierre (Fondateur Bernard Rousseau)
-CBF : conseil des béninois de France
-ministère Français de l’immigration (je n’arrive pas à dire le nouveau terme, désolé)
-Justin HODONOU : professeur des Universités ULP de Strasbourg (fac de Géo)
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Commentaires (0)
Félix propose cette photo. C’est un peu vilain pour moi. On n’est manifestement pas fait dans le même moule. Fait que je perdre encore quelques kilos. Je sais que ça ne changera rien. C’est juste histoire de me faire souffrir.
Nous fumons des Cohibas cubains et sirotons quelques rafraichissements locaux en profitant des derniers instants passés ensemble. Le tabac c’est mal. Je sais. Mais les Cohibas c’est pas pareil.
